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Si l'Armee Detient le Territoire Tamoul

May 29, 2015
Source
MISNA

Le Sri Lanka continue à violer les droits de l’homme des minorités religieuses et ethniques présentes sur son territoire, alors que six ans se sont déjà écoulés depuis la fin de la longue guerre civile soldée par la défaite des rebelles des Tigres de Libération de l’Eelam Tamoule (Ltte), a affirmé un nouveau rapport indépendant, publié par le centre d’études californien Oakland Institute. Intitulée “L’ombre longue de la guerre : lutte pour la justice dans l’après-guerre du Sri Lanka”, cette étude observe que la patrie traditionnelle des Tamouls se trouve toujours occupée par les militaires, à hauteur d’environ 160.000 effectifs d’origine cingalaise pour la plupart, soit un soldat pour six civils tamouls.

Selon les chiffres collectés par les chercheurs entre janvier 2014 et avril 2015, l’armée du Sri Lanka a lancé ces dernières années des projets de développement immobilier à grande échelle dans cette région tamoule en réalisant des travaux dans des localités touristiques de luxe et des projets industriels sur des terrains confisqués aux populations riveraines, tandis que des milliers de familles tamoules sont toujours déplacées sur leurs propres terres. “La culture et l’histoire de la population tamoule ont été systématiquement évincées par la volonté du gouvernement de créer des monuments à la victoire et des temples bouddhistes (pourtant, les bouddhistes sont encore peu nombreux dans cette région, Ndlr) évoquant la domination cingalaise sur les ruines de la patrie tamoule”, peut-on lire dans le rapport.

En dépit des affirmations récurrentes du nouveau président sri-lankais Maithripala Sirisena qui a fait de la réconciliation nationale une des priorités de son programme, le gouvernement se heurte à de grandes difficultés pour réduire la présence militaire dans la région du Nord, où les Tamouls vivent en grand nombre, notamment en raison de la persistance d’une “vieille mentalité” sur les questions relatives à la sécurité.

Concernant la garantie fournie en janvier dernier par le président Sirisena pour libérer tous les prisonniers politiques, le rapport affirme que l’absence de données officielles relatives au nombre de détenus tamouls depuis 2009 continue de tourmenter les familles des intéressés. Le gouvernement estime qu’environ 300 personnes sont actuellement détenues sans avoir fait l’objet de mise en accusation en vertu dudit Décret sur la prévention du terrorisme, mais les leaders tamouls disposent quant à eux d’estimations bien différentes.