Herakles Farm Accusé de n’Avoir pas dit la Vérité sur son Projet au Cameroun
(Greenpeace)
(Agence Ecofin) - Dans un rapport intitulé « Huile de palme au Cameroun : Le double jeu d’Herakles Farms » rendu public le 22 mai 2013, les organisations non gouvernementales internationales Greenpeace et Oakland Institute accusent le groupe américain qui possède des investissements au Cameroun et au Ghana, de n’avoir pas dit la vérité à ses investisseurs, aux communautés locales et aux autorités camerounaises sur son projet de développement du palmier à huile dans la région située au Sud-ouest du pays.
« Neuf déclarations fausses, mensongères ou inexactes ont été relevées dans des documents ou communications d’Herakles Farms concernant son projet de plantation de palmiers à huile au Cameroun », peut-on lire dans le rapport où les ONG n’expliquent pas comment elles sont entrées en possession de certains des dits documents.
Le rapport cite des affirmations faites par des responsables de l’entreprise dans certains journaux, des articles contenus dans des bulletins d’informations, mais aussi des courriers internes à l’entreprise et des déclarations de sources non présentées au public.
Sur la base de ce dernier rapport, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG locale au Cameroun, et Greenpeace se rejoignent pour dire que les autorités camerounaises doivent appliquer un moratoire sur toutes les concessions de la même nature que celle faite à Heraklès Farm dans le pays.
Le 18 mai 2013 le groupe américain a indiqué qu’il suspendait ses activités en raison d’une injonction du ministère camerounais des forêts avec, pour conséquence, la suppression de 700 emplois permanents.
Le gouvernement Camerounais dégage sa responsabilité
Suite à la décision de la société Sithe Global Sustainable Oils Cameroun (SGSOC), filiale camerounaise du groupe américain Heracles Farm, de suspendre son projet de création de plantations d’huile de palme dans la région du Sud-Ouest, le ministre camerounais en charge des Forêts, Ngolle Philip Ngwesse, a rendu public le 23 mai 2013 un communiqué. En réaction à l’information des responsables de la firme américaine selon laquelle le projet d’Heracles Farm a été interrompu pour respecter une « injonction » du ministère des Forêts qui souhaitait protéger une pépinière située non loin du lieu du projet, le ministre Ngollé Ngwesse répond que «la signature de la convention le 17 septembre 2009 n’exemptait pas la société du respect de l’ensemble des procédures et contraintes environnementales, notamment l’enlèvement du bois dans le périmètre du projet».
Et le membre du gouvernement camerounais de préciser que «au vu des dénonciations, notamment les atteintes à la réglementation forestière et les revendications récurrentes des populations riveraines, le ministère des Forêts a simplement rappelé à l’opérateur économique les dispositions légales en la matière».
De ce point de vue, poursuit Philip Ngolle Ngwesse, «le ministère des Forêts ne saurait être tenu pour responsable de la suspension des activités du projet, la levée de la suspension d’abattage étant subordonnée à la production de la déclaration d’utilité publique et le transfert effectif du domaine au bénéficiaire».