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Cameroun : Biya Attribue 20.000 Hectares de Terres à une Société Américaine pour un Projet Controversé de Palmiers à Huile

November 25, 2013
Source
CapGemeni Consulting

Le président camerounais Paul Biya a attribué lundi près de 20.000 hectares de terres à la compagnie américaine Herakles Farms pour un projet controversé de plantations de palmiers à huile dans le sud-ouest du pays.

M. Biya a signé trois décrets présidentiels, octroyant "en concession provisoire" environ 20.000 hectares de terres à la SG Sustainables Oils Cameroon Ltd (SG-SOC), filiale camerounaise de la compagne américaine Herakles Farms.

Ces terres sont dédiées à la "création (de trois) palmeraies" pour la culture du palmier à huile dans la région du sud-ouest du Cameroun, selon les textes.

La durée de la concession est de trois ans, au terme desquels la compagnie pourrait signer un bail de très longue durée avec l'Etat camerounais.

En contrepartie, la compagnie devra investir 260 milliards de FCFA (environ 400 millions d'euros) pour la création de ces palmeraies et payer des redevances foncières.

En 2009, le gouvernement camerounais avait signé avec Herakles Farms un accord de principe pour une concession de plus de 73.000 hectares dans le sud-ouest pour la culture du palmier à huile.

Un rapport du ministère des forêts camerounais reprochait fin avril à la société américaine Herakles Farms des méthodes "d'intimidation et de corruption" pour acquérir des terres au Cameroun.

Fin mai, les autorités camerounaises avaient décidé de suspendre les activités d'Herakles, parlant d'"atteintes à la réglementation forestière et des revendications récurrentes des populations riveraines", qui avaient manifesté à plusieurs reprises leur opposition au projet.

Mais le même ministre a levé cette suspension le 29 mai, sans donner d'explication.

Greenpeace International et Oakland Institute ont publié un rapport accablant en mai affirmant que "des employés d'Herakles Farms auraient pris part à des activités de corruption (...) pour obtenir un plus grand soutien en faveur du projet au Cameroun".
Ces deux ONG ont demandé l'arrêt du projet, redoutant notamment "la mise en péril d'écosystèmes uniques", et de moyens de subsistance pour les populations.

En juin, deux associations camerounaises ont annoncé avoir porté plainte aux Etats-Unis pour "corruption" contre Herakles Farms.