Accaparement Illicite des Terres: Des ONG Camerounaises Rentrent Dans la Bataille
Le CED et le RELUFA sont résolus à aller jusqu’au bout du combat qui devrait permettre d’interrompre les investissements de palmier à huile par un groupe américain
Un rapport intitulé, Herakles Farms au Cameroun, une déforestation massive travestie en projets de développement durable, publié récemment par le Oakland institute, et auquel a collaboré Greenpeace International ; expose en détails les menaces que ce projet de plantation monumental fait peser sur la région et sur les communautés qui l’habitent. Il indique aussi que beaucoup de fermiers dans cette région sont des entrepreneurs et dépendent totalement des cultures de cacao, de maïs et d’autres fruits et légumes, et que les futures limites de la concession ont été tracées en plein milieu de ces fermes sans aucune considération pour le droit coutumier. Un ensemble de griefs que révèle aussi, la dernière production du jeune réalisateur camerounais Frank Bieuleu, qui après son film très critiqué par le régime sur l’exploitation de rente de la Banane camerounaise, revient cette fois avec une production sur les destructions provoquées par l’exploitation du palmier à huile. De son côté le gouvernement semble loin de ces préoccupations. C’est pourtant des engagements pris par le ministre Louis Paul Motaze, à l’époque en charge du plan et de l’aménagement du territoire, qui ont donné quitus l’entreprise américaine. Au ministère de l’environnement et des forêts, on se refuse à répondre à toutes questions. Il faut écrire au ministre seul lui peut donner l’accord pour parler de ce sujet, a expliqué un responsable de cette administration. La lettre au ministre attend encore d’avoir une réponse. En raison du précédent que constitue le cas SGSOC, ce sont 2 millions d’hectares de terres cultivables qui sont ainsi menacé au Cameroun, par des concessions illégales et inéquitables. Au cœur de la problématique et au-delà de la bataille contre Herackles, ce phénomène interroge aujourd’hui sur la capacité des pays en développement à protéger leurs ressources, aujourd’hui qu’elles ont la possibilité de décider. Pendant longtemps, l’Afrique notamment, a accusé l’occident d’avoir abusé de ses ressources. Ses nouveaux dirigeants ne font pas cependant acte de différence.